Les élèves présentant des troubles spécifiques d’apprentissage du langage ont besoin d’une approche systématique pour apprendre la lecture et l’orthographe. Les interventions basées sur la méthode phonétique se sont avérées efficaces pour remédier aux faiblesses de décodage et d’encodage. Cependant, si l’enseignement phonétique peut permettre à un élève de prononcer et d’épeler des mots de manière isolée, le déblocage du sens dépend de la connaissance du vocabulaire en contexte et de l’interprétation du langage idiomatique, littéral et figuratif. Un vocabulaire étendu est un prérequis nécessaire à une communication et une interprétation précises d’un texte ; par conséquent, tout programme de rattrapage destiné aux élèves présentant des déficiences linguistiques devrait inclure ces deux composantes : l’enseignement de la phonétique et du vocabulaire.
L’enseignement de la phonétique implique la reconnaissance des types de syllabes et des séquences de sons et de lettres liées par des règles orthographiques et des contraintes de position. La morphologie, quant à elle, implique la reconnaissance de formes de parties de mots stables et porteuses de sens. Les élèves apprennent à analyser les mots, à trouver la source du sens et à déterminer comment les préfixes et les suffixes modifient ou changent ce sens. Des exemples d’utilisation des mots sont donnés dans des expressions, des phrases et des passages et l’enseignement englobe l’utilisation des mots dans les expressions idiomatiques, les collocations et le langage figuratif et littéral.
Expression écrite
L’expression écrite implique des phrases composées d’un sujet et d’un prédicat utilisant des verbes et des noms. Pour communiquer efficacement, ces noms et verbes ont besoin de suffixes flexionnels pour pouvoir créer le passé, indiquer le pluriel des noms et les actions à la troisième personne du présent.
Dès la deuxième année, on peut apprendre aux élèves à reconnaître et à épeler les morphèmes flexionnels, c’est-à-dire les suffixes qui indiquent :
1. le nombre : chat ➔ chat et poisson ➔ poisson
2. la possession : le van de papa et la queue du chat
3. le temps : Jan a couru la semaine dernière ➔ Jan court le dimanche ➔ Jan court maintenant.
Si la prononciation des suffixes peut varier ou être prononcée avec un son vocalique neutre (schwa), leur orthographe est stable et prévisible. L’enseignement des suffixes courants et prévisibles peut améliorer l’orthographe. Prenons l’exemple du suffixe -ed qui est ajouté pour former le passé même s’il se prononce de trois manières différentes.
J’ai appelé le chien. -ed /d/
Je lui ai donné une friandise. -ed /ed/
Le chien a léché ma main. -ed /t/
Plus tard, les élèves apprennent à ajouter des suffixes et à créer différentes parties du discours ou à reconnaître le sens du mot même si le radical est attaché à des suffixes et des préfixes.
Par exemple,
santé(nom) Je te souhaite une bonne santé.
sain (ajoutez un suffixe adjectif) C’est un repas sain.
malsain (ajouter un préfixe signifiant « pas ») C’est un repas malsain.
Pensez à enseigner l’acte du radical. L’enseignement de la morphologie implique l’enseignement de la signification du radical et de nouvelles dérivations de mots avec des préfixes et des suffixes. Le sens des mots est démontré par des expressions idiomatiques et des phrases courantes : act of God, act up, acts of kindness, take action, acted in good faith. out of action.
Racines
Les racines, qu’elles soient de dérivation anglo-saxonne, latine ou grecque, sont relativement stables et peuvent être reconnues dans une « famille » de mots dont le sens est apparenté, même s’ils sont rattachés à des préfixes et suffixes différents.
Des chercheurs suggèrent que l’enseignement des » parties de mots » soit inclus comme une composante importante d’un programme d’enseignement du vocabulaire, citant des recherches qui établissent une corrélation entre la capacité de lecture et la conscience morphologique. D’autres personnes, dans une étude explorant les résultats des interventions morphologiques sur l’orthographe dans un groupe de 201 enfants âgés en moyenne de 9 ans et demi, ont constaté que l’enseignement explicite de la morphologie améliorait la capacité des élèves à analyser et à épeler les mots. Ils ont constaté que les élèves qui étaient exposés à des modèles contrastés apprenaient davantage qu’en recevant un enseignement séparé de chaque modèle.
La connaissance de la morphologie aide les élèves à acquérir le sens des mots dérivés et infléchis, ce qui favorise la compréhension de la lecture. En enseignant les morphèmes, l’élève prend conscience des liens sémantiques entre les mots et de la cohérence des orthographes dans les familles de mots. L’orthographe paraîtra beaucoup moins arbitraire si l’on montre aux élèves les modèles répétitifs qui sont communs aux groupes de mots partageant le même affixe et la même racine. L’apprentissage de l’origine et de la structure des mots peut être une expérience motivante, qui favorise la sensibilisation aux mots et l’apprentissage. L’enseignement du vocabulaire à l’aide de l’analyse morphémique peut améliorer le vocabulaire, la compréhension et l’orthographe.